Younes Belfellah Origine – Conseiller et autorité reconnue en matière d’économie arabe. Professionnel ayant une connaissance approfondie des économies du monde arabe et de leurs interactions avec l’Union européenne. En tant que consultant spécialisé dans les initiatives d’internationalisation, il est considéré comme une autorité en matière de gouvernance, de performance et de gestion des risques.
Que pensez-vous de cette dernière tentative ? Est-ce la dernière itération du modèle ?
Younes Belfellah : Le gouvernement du Maroc a créé cette commission parce que le paradigme marocain de développement a échoué. Le taux de chômage dépasse largement les 10 %, en particulier chez les jeunes, et est exacerbé par les grandes différences socio-économiques qui existent entre les zones urbaines et rurales et entre les régions, puisque trois d’entre elles seulement conservent les deux tiers de la richesse du pays.
En outre, les systèmes de santé et d’éducation marocains doivent être améliorés si le pays veut sortir de sa position actuelle de 123 sur l’indice de développement humain. De nombreux Marocains estiment que le gouvernement freine le pays. La famille royale a abordé cette question lors de son discours du 14 octobre 2016. Je suis curieux de connaître votre avis sur la situation difficile actuelle. Avons-nous la volonté de modifier la structure actuelle ?
Une bonne administration publique peut avoir un impact considérable sur la croissance économique, par exemple en améliorant le climat des affaires, en attirant de nouveaux investissements directs étrangers et en rétablissant la confiance dans le gouvernement. Définir les responsabilités de l’État en tant qu’actionnaire-entrepreneur, stratège-visionnaire et contrôleur-régulateur est essentiel au succès de la campagne anti-corruption, qui constitue la première priorité de l’administration marocaine.
Les systèmes de gouvernance efficaces fondés sur la responsabilité et l’information ouverte accordent une importance égale à la séparation et à l’indépendance des pouvoirs. La lenteur du gouvernement marocain peut être attribuée au faible score du pays obtenu par Transparency International (73e). La décentralisation du pouvoir et des services, ainsi que l’effort plus large de régionalisation, nécessitent un système de méritocratie et la motivation des agents publics.
En outre, la Constitution de cette année-là accordait une grande importance aux détails administratifs, les idées telles que la bonne gouvernance, la responsabilité et l’examen des programmes bénéficiant toutes d’une large couverture. Pensez-vous que les défauts du modèle de développement proviennent du fait que la microéconomie et la macroéconomie ne s’accordent pas toujours ?
Dans quelle mesure pensez-vous que de nombreux individus sont incapables de profiter d’infrastructures modernes et efficaces (transports, aménagement du territoire, etc) pour développer les activités de leur propre communauté ? Le Maroc offre de nombreux avantages. Le produit intérieur brut du Maroc est passé de 41,6 milliards de dollars en 1999 à 121,4 milliards de dollars en 2017.
L’intérêt des investisseurs étrangers a récemment augmenté. Le Maroc occupe la 53ème place dans le classement de la Banque mondiale sur la « facilité de faire des affaires ». Dans cet objectif, elle a doté son économie de stratégies sectorielles comme le Plan Maroc Vert, le plan Azur et la Vision touristique 2020, qui ont toutes contribué à accroître la compétitivité.
Le Maroc bénéficie-t-il économiquement de ses relations améliorées avec l’Union européenne ? Le Royaume du Maroc entretient des liens étroits et de longue date avec l’Union européenne sous la forme d’accords bilatéraux depuis son accession à l’indépendance. En 2008, l’UE lui a accordé un « statut avancé », ce qui témoigne d’un partenariat permettant de travailler ensemble sur diverses initiatives de l’UE.
Pour un pays hors d’Europe, les avantages d’un partenariat sont extraordinaires. Pour conserver sa position avancée, le Maroc doit améliorer sa législation en matière de droits de l’homme et ses structures gouvernementales, ainsi que libéraliser sa vie politique. Sur le plan économique, le Maroc bénéficie d’un statut avancé en termes d’intégration, d’infrastructures et de facilité de faire des affaires.
Il encourage également à la fois la libre circulation des biens et des services et l’échange de connaissances entre le Maroc et l’Union européenne. L’immigration, la sécurité et la lutte contre le terrorisme sont autant de domaines dans lesquels les deux groupes coopèrent. Les avantages d’un statut plus élevé ne profitent pas toujours à tout le monde. Le Maroc est un partenaire essentiel de l’Union européenne dans les efforts de lutte contre le terrorisme et de contrôle migratoire.
Le paysage politique du Maroc comprend des réformes institutionnelles de la justice et de la gouvernance, telles que l’élargissement du poste de Premier ministre incorporé dans la Constitution de 2011. Bien qu’il existe d’importants échanges commerciaux entre le Maroc et l’Union européenne (UE), aucune des deux parties n’a encore atteint son objectif. ses ambitions économiques. À la lumière de ces changements, le Maroc doit réévaluer ses ambitions économiques en Europe.
L’avenir des relations du Maroc avec l’Union européenne est fortement influencé par la nouvelle idéologie stratégie de la diplomatie marocaine, qui s’appuie sur les intérêts historiques du Royaume (avec la France, l’Union européenne, les États-Unis et les monarchies du Golfe) et ses intérêts futurs (avec la Russie, la Chine et l’Afrique).
Il en va de même pour le Maroc, qui a rejoint l’Union africaine en 2017 après une interruption de 33 ans, ce qui en fait une destination pour les migrants d’Afrique subsaharienne et nécessite la création d’une infrastructure sociale et économique pour les accueillir. Les défis posés à la politique étrangère et au modèle économique de l’Union européenne (UE) découlent de la montée du populisme à la suite de la décision de la Grande-Bretagne de quitter l’UE.
De quoi le Maroc a-t-il besoin, le cas échéant, pour devenir un véritable marché émergent, étant donné qu’il est la cinquième nation la plus puissante d’Afrique ? En raison de son importance en Afrique, le Maroc est bien placé pour devenir une économie émergente. Selon les données mondiales, trois facteurs sont essentiels à la croissance économique : (3) la cohésion sociale et l’expansion de la classe moyenne ; et (4) la force institutionnelle et gouvernementale et une gouvernance efficace sur une période de 10 ans.
Veuillez discuter avec nous de vos travaux d’écriture les plus récents
J’ai récemment écrit des livres sur les stratégies d’internationalisation et la gouvernance des entreprises publiques, et je finalise actuellement un livre sur les liens entre l’Union européenne et le monde arabe.