Thierry Le Luron Compagnon – L’humoriste français Thierry Le Luron, né le 2 avril 1952 à Paris et décédé le 13 novembre 1986 à Boulogne-Billancourt (Haute-Seine), était connu dans les années 70 et 80 pour son usurpations d’identité d’éminents hommes politiques et personnalités médiatiques.
En plus d’animer des émissions de radio et de télévision, il a enregistré plusieurs chansons. Thierry Le Luron est un chanteur en herbe issu d’un milieu pauvre. Il a commencé à remporter des concours de chant dès son plus jeune âge, notamment dans l’émission télévisée Le Jeu de la chance en 1970, où il est devenu célèbre après avoir impressionné les téléspectateurs par ses interprétations et ses imitations, notamment du Premier ministre Jacques Chaban-Delmas.
Il fait ses débuts alors qu’il est encore mineur, se produisant dans plusieurs cabarets parisiens, où il tente d’imiter le style des chanteurs de variétés et d’opérettes qui l’ont inspiré. Au milieu des années 1970, Thierry Le Luron avait renforcé son équipe de rédacteurs et modifié l’essentiel de ses présentations pour les rendre plus acides, notamment dans sa critique de l’autorité politique.
Ses imitations d’éminents hommes politiques français, dont Valéry Giscard d’Estaing, Jacques Chirac, Raymond Barre, François Mitterrand et Georges Marchais, lui ont valu un large succès, qu’il a ensuite consolidé grâce à diverses apparitions à la télévision et sur scène à Paris.
Sa parodie de “L’Emmerdant, c’est la rose” de Gilbert Bécaud est diffusée en direct à la télévision le 10 novembre 1984 sur les Champs-Élysées de Michel Drucker là-dessus, il s’est adressé au président François Mitterrand, qui figurait parmi ses cibles favorites. En septembre de l’année suivante, 1985, il organisa un faux mariage notoirement médiatisé avec le comédien Coluche afin de se moquer de l’union somptueuse et hypocrite du journaliste de télévision Yves Mourousi.
La réputation de Thierry Le Luron a fait sensation pendant et après sa vie. Son style de vie somptueux, sa vie sociale, ses opinions politiques et sa vie privée qu’il s’efforçait de garder cachées aux yeux du public étaient autant de sources de controverses.
Même si sa sœur en a parlé dans un livre de 2013, le comédien n’a jamais officiellement reconnu qu’il était atteint du sida, ce que ses amis les plus proches ont confirmé à plusieurs reprises, et les causes de sa mort en 1986 font toujours débat. Le légendaire Thierry Le Luron a été l’un des premiers innovateurs dans le domaine de l’usurpation d’identité, qui était auparavant interprétée par des chanteurs solistes dans des cabarets intimes, dans un véritable spectacle de théâtre musical adapté aux salles gigantesques comme l’Olympia.
De nombreux musiciens et hommes politiques lui ont rendu hommage après son décès, louant ses réalisations, ses performances vocales et sa flexibilité tonale.
Famille
Thierry Le Luron est né dans la petite bourgeoisie Moultrie de Francis Le Luron (1926-2012) et d’Huguette Gousserey (1922-2009). Huguette est mère au foyer, tandis que Francis, originaire de Ploumanac’h dans les Côtes-d’Armor, travaille d’abord comme majordome dans la marine marchande (stage durant lequel il est souvent absent de chez lui) puis, jusqu’à sa retraite en 1986, exerce le même métier dans un restaurant parisien.
Avant de s’installer à Bagneux en 1961, la famille résidait avenue d’Italie dans le 13e arrondissement de Paris. Thierry Le Luron est né dans le 13e arrondissement de Paris 1 d’un frère prénommé Renaud et d’une demi-sœur prénommée Martine. Martine est née en 1945, à la fin de l’occupation allemande, du premier mariage de sa mère avec Henri Simon.
Suite à l’obtention de son diplôme universitaire en histoire, Martine occupe le poste d’archiviste à l’agence Gamma. Elle a ensuite dirigé pendant quelques années la startup de son frère Si avant de retourner à son métier d’origine. Après tout, la vie est courte : ses retrouvailles avec Thierry, tels sont ses mémoires parus en 2013. Erwan, le fils de Renaud, a rédigé son mémoire de maîtrise sur l’image du comédien dans les médias entre 1970 et 1995.
Les jeunes et l’école
Il fréquente trois lycées différents : Paul-Langevin à Bagneux, Lakanal à Sceaux et Châtenay-Malabry. Les Rats crévés, c’est Thierry Le Luron et ses amis du lycée Emmanuel-Mounier de Châtenay-Malabry. A dix-sept ans, ils forment un groupe et commencent à se produire sur les scènes des Hauts-de-Seine et des environs. Les membres du groupe sont Didier à la guitare solo, Robert à la guitare rythmique, Jean à la basse et Luc à la batterie.
Débuter et comprendre la scène
Il a commencé sa carrière d’imitateur à l’âge de six ans après avoir été tellement captivé par un spectacle d’opérette auquel ses parents l’avaient emmené. « Une fois rentré chez moi, j’ai commencé à imiter le ténor que je venais de voir, avec force et conviction, sous le regard émerveillé de mes parents », annonce-t-il.
Depuis ce jour, je suis devenu vraiment adepte de l’imitation. Colorado, écrite en 1950 par Claude Dufresne et Jacques-Henry Rys et reprise le 12 février 1959 à la Gaîté-Lyrique, est l’opérette en question. L’action se déroule dans le Far West et se concentre sur la relation moralement ambiguë entre Jim (Armand Mestral) et Ricardo (Bernard Alvi).
Daniel, le parrain de Thierry et passionné de bel canto, et Pauline, la mère de Thierry, ont invité la famille Luron. Pauline avait déguisé son fils en Davy Crockett, l’un de ses héros, avec un bonnet de lapin qui sert de couverture confortable. Pendant que se déroulaient les événements de mai 1968, Thierry Le Luron et sa sœur Si restaient chez eux et passaient d’innombrables heures scotchés à la télévision et à la radio.
Le petit enfant, qui a l’habitude de se faire passer pour des personnages célèbres (comme Charles de Gaulle), se fait passer pour le président Jacques Chaban-Delmas pour que lui et sa famille puissent assister à une séance de questions au gouvernement à l’Assemblée nationale.
Chaque nouvelle imitation, qu’il perfectionne quotidiennement dans sa chambre Mo, reçoit les encouragements et les félicitations de sa mère, émerveillée par les capacités de son fils. En vacances en famille à Perros-Guirec en Bretagne pendant les vacances d’été de Si, Thierry Le Luron est désormais convaincu que devenir artiste numéro est sa seule vocation.
Le casino de la station balnéaire organise un “grand concours pour artistes amateurs”, auquel les participants paient un franc suisse pour participer. Une fois que le jeune homme a montré au concours ses maigres capacités d’imitation de Johnny Hallyday, Claude François, Charles Aznavour, Dalida, Jacques Chaban-Delmas et Charles de Gaulle Lu, il s’inscrit.
Chaque semaine en juillet et août, Thierry remporte les qualifications. Le soir de la grande finale, suivie d’un concert d’Enrico Macias, il s’engage. La maison de disques belge Selection Record’s Mo lui a offert un contrat d’enregistrement et 1’200 francs suisses en récompense de sa victoire. Le jeune homme dit à ses parents après les vacances qu’il envisage d’arrêter l’école pour se concentrer sur sa passion, Lu, et ils lui donnent la permission, mais seulement s’il trouve un moyen de gagner sa vie en faisant ce qu’il aime, très bientôt.
Thierry Le Luron, désireux de lancer sa carrière musicale, se rend à Bruxelles pour visiter les bureaux de Selection Record’s après avoir été convaincu qu’un contrat l’attend en Belgique Lu. Mo 7, le directeur de la maison de disques insolvable ne peut que l’assurer qu’il le recontactera lorsque les choses s’amélioreront. Il est déçu, mais il réussit quand même à décrocher une audition dans un grand cabaret de Bruxelles.
Malheureusement, il était trop jeune pour signer le contrat. De retour en France, il tente de vendre ses talents de deuxième meilleur imitateur à Jacques Courtois, animateur de l’émission Et avec les oreilles, tu ne sais rien faire ?, mais sa lettre reste sans réponse.
Muni d’une carte de visite indiquant : “L’inimitable imitateur Thierry Le Luron est à votre service pour tout contact Mo”, Thierry Le Luron adresse des dizaines de lettres aux cabarets, imprésarios et labels parisiens Si 14 en 1969, sûr de son sort. Il a choisi de renoncer aux sélections n’ayant pas reçu de réponse et a plutôt fait sensation au célèbre cabaret du Quartier Latin, L’Échelle de Jacob.
La productrice Suzy Lebrun décide de tenter le coup après avoir été captivée par ce qu’elle entend. Compte tenu de sa jeunesse et de son manque d’expertise, elle lui recommande de débuter sa carrière à l’Oasis, un cabaret de Calais. Elle a fait valoir que les audiences régionales ont toujours raison, Lu.
“L’imitateur inimitable” fait ses débuts sur scène le 10 octobre 1969 et, pendant trois semaines, il conquiert le public avec des imitations impeccables, au point que beaucoup oublient qu’ils sont en réalité là pour assister à un spectacle de jazz. Il est ravi de ce premier triomphe, mais il ne peut toujours pas se rendre à la séance d’affiches de Jacob’s Ladder, qui devrait avoir lieu dans quelques semaines.
À son insu, sa mère l’a inscrit aux sélections de la célèbre émission de Raymond Marcillac, Télé Dimanche, qui propose en fin d’année un télé-crochet hebdomadaire intitulé Le Jeu de la chance Mo 10. Mireille Mathieu et Georgette Lemaire sont devenues célèbres grâce à ce moment très attendu où les fans peuvent choisir leur candidate préférée.
Thierry a choisi d’interpréter L’air de la calomnie de Rossini du Barbier de Séville plutôt que de l’imiter. Le dimanche 4 janvier 1970, il est choisi parmi des centaines de candidats pour participer à l’émission en direct. Cette jeune candidate continue d’étonner l’animateur Jacques Martin avec son interprétation assurée d’une chanson aussi complexe.
Le public a été tellement captivé par sa performance qu’il l’a proclamé vainqueur plusieurs semaines de suite. Il a chanté La Quête de Jacques Brel, L’Exode d’Édith Piaf et Toison d’or de Francis Lopez. Avec la sortie de Mo 11, Thierry Le Luron devient une célébrité de la rue et commence à signer des autographes. Il décline une offre de changement de nom sur Mo 12.
L’émission est dédiée uniquement à l’anniversaire du célèbre animateur Jean Nohain, le 11 février 1970. Thierry parvient à étonner l’animateur historique de Mo 13 Si 16 en l’imitant quelques minutes en direct et devant l’intéressé avant de conclure son hommage avec la voix de Jacques Chaban-Delmas. Il a commencé son nouveau travail en tant qu’annonceur de numéros à L’Échelle de Jacobla nuit même. C’est là qu’il devient un habitué de la scène littéraire underground et rencontre Patrick Font Mo 14, son premier auteur.