Quel Âge A Le Fils De Gérard Philipe ? – Gérard Philipe, dit simplement, est né dans une famille aisée de la région cannoise. Pendant son séjour dans les internats chrétiens, il a excellé sur le plan académique. En 1936, Marcel Philip père, fils d’un membre de la Ligue des Croix-de-Feu, rejoint le groupe.
Son admiration pour Jacques Doriot et sa marque de national-socialisme français l’ont amené à rejoindre le Parti populaire français, où il a finalement accédé au poste de secrétaire de la fédération de Cannes, supervisant les Alpes-Maritimes. Elle pensait que ses fils étaient trop précieux pour aller à l’université sans être protégés. Il était responsable de l’hôtel de Grasse connu sous le nom de Parc Palace, où l’état-major de Mussolini a dormi pendant toute la guerre.
Il est arrêté en octobre 1944 et incarcéré au camp de Saint-Denis ; il bénéficie d’une libération conditionnelle, mais le 24 décembre 1945, la cour de justice des Alpes-Maritimes prononce une condamnation à mort pour renseignement à l’ennemi et appartenance à un groupe anti-national.
Il s’est retrouvé en Espagne et n’a pu rentrer en France que grâce à la loi d’amnistie de 1968. Même s’il est resté en contact avec son père et l’a aidé toute sa vie, Gérard Philipe n’a jamais évoqué le drame qui s’était abattu sur sa famille. Au début de la guerre, Gérard Philipe se montre peu intéressé par la politique.
Sa décision de continuer à jouer a été motivée par son association avec d’autres résidents de la zone libre qui étaient plus favorables à la résistance qu’à la participation et par son exposition aux nombreux artistes qui s’étaient échappés dans la région. Sa future épouse, Anne Philipe, s’est rendue en Chine sous le régime du Kuomintang et a rapporté que les citadins attendaient avec impatience l’arrivée de Mao Tse-tung.
Parmi les douze millions de citoyens français qui ont signé l’Appel de Stockholm en 1950 réclamant l’abolition des armes nucléaires se trouvait Gérard Philipe, qui s’était déjà imposé comme un acteur majeur grâce à des rôles aussi emblématiques que Caligula de Camus au théâtre et L’Idiot de Dostoïevski ou Le Diable dans le corps de Dario Argento au cinéma.
Au Conseil National du Mouvement de la Paix, il travaille sous la direction de Frédéric Joliot-Curie. Il s’est rendu en Pologne en octobre 1954 et est resté silencieux sur son horreur, mais il s’est exprimé avec force lorsque les chars russes ont envahi Budapest l’année suivante. Lorsqu’il est contacté par Fidel Castro à Cuba quelques mois avant sa mort, il semble pourtant plein de confiance pour la nouvelle révolution, bien qu’il ait participé à un rassemblement contre l’accession au pouvoir du général de Gaulle en mai 1958.
Au cours de ses deux dernières années, Gérard Philipe a été un membre actif du mouvement ouvrier. Le Syndicat national des acteurs (SNA) de la CGT était alors divisé entre deux philosophies politiques opposées. Son corporatisme se cantonne au théâtre de boulevard et à la Comédie-Française ; il écarte le marché du travail que pourrait produire la télévision et ignore l’effervescence suscitée par le théâtre décentralisé ou le théâtre populaire de Jean Vilar.
Même si le conservatisme des « vieux » avait été momentanément vaincu par le courant provoqué par la résistance en 1945, il reprenait son essor. L’ancien secrétaire général Jean Darcante est venu expliquer la situation à Gérard Philipe et lui demander de diriger les “jeunes” après avoir été licencié. À la suite de ce schisme, la faction la plus proche de la CGT a rompu ses liens avec elle.
Pourtant, le 29 septembre 1957, Gérard Philipe devient président d’une nouvelle organisation nommée le Comité National des Acteurs, mettant en branle un scénario apparemment contradictoire. La CGT et le SNA se sont assis et ont discuté, et maintenant nous avons un nouveau Syndicat des acteurs français (SFA) avec des représentants des deux organisations. À compter du 15 juin 1958, Gérald Philipe assumera les fonctions de président du pays.
Au lieu de se contenter de prêter sa renommée, il s’est montré un véritable dirigeant syndical en s’impliquant dans ce qui semblait être des problèmes de fonctionnement interne ingrats : « J’ai l’impression de n’avoir affaire qu’aux rouages de notre institution, écrit-il, » mais si vous adoptiez ce durcissement, on sentirait bien, me semble-t-il, l’avancement des travaux.
Dans son manifeste Les joueurs ne sont pas des chiens, publié en octobre dernier, il a exprimé ses inquiétudes concernant la revalorisation des bas salaires, le paiement des heures de répétition et la retraite. “Implanter dans toute la France cet esprit unique au monde que Vilar a réussi à créer au TNP” était une autre de ses ambitions. Le sous-développement extrême de la province trouve son origine dans le monopole de la capitale sur l’argent public de la province.
Le plan de décentralisation dramatique et lyrique a été proposé par le président de la SFA le 15 janvier 1959. Chacune des huit régions autonomes serait équipée d’un grand nombre de troupes et recevrait 40 % de son budget de fonctionnement de l’État. Le 17 janvier, le critique du Monde, Robert Kemp, s’interrogeait : Faut-il vraiment dresser la province contre Paris ? C’était un changement radical à l’époque, et même Jean Vilar ne l’a pas soutenu.
Ne pas les productions locales ts’inspirent-ils typiquement de la scène théâtrale parisienne ? Bien qu’André Malraux, le ministre de la Culture, soit plus intéressé par la création de centres culturels, ces idées ont été approuvées. Surmené et peut-être déjà atteint d’un cancer du cerveau, Gérard Philipe démissionne de son poste en avril 1959 mais reste au Conseil du Syndicat à la demande de ses amis.
Michel Etcheverry a pris ses fonctions de nouveau chef. Cependant, sa passion est ce que la plupart des gens se souviennent de lui, surtout compte tenu de la nature passionnante du théâtre populaire. Puisqu’il ne se passait pas grand-chose au théâtre après la guerre, l’acteur dut se contenter d’un théâtre de boulevard, qui lui apporta gloire et fortune mais le laissa finalement sur sa faim.
C’est pourquoi nous avons pensé qu’il serait bon de nous associer à Jean Vilar qui, fin 1950, se disait « metteur en scène sans troupe, régisseur sans théâtre, animateur sans argent ». Son interprétation du Cid et du prince de Hombourg dans le drame de Kleist contre la Prusse et son ordre guerrier est une décision audacieuse à l’époque, et il est engagé au Festival d’Avignon suivant au même prix que l’ensemble du groupe.
Le Palais de Chaillot n’étant pas tout à fait prêt à accueillir le TNP à la rentrée, il s’installe provisoirement en banlieue, à Clichy et Suresnes, où plusieurs week-ends de théâtre sont organisés, culminant en bals, grâce à la succès du festival. Le romantisme de Gérard Philipe a insufflé à l’entreprise un éclat tremblant et vivra dans les cœurs et les esprits de sa génération pour les années à venir.
Jean Vilar lui écrivait même : Vous êtes le seul comédien de la génération d’après-guerre qui ait compris émotionnellement la situation commune… Puisque c’est ainsi que cette forme de divertissement bien-aimée doit être gérée sentimentalement. Après la mort de l’acteur depuis dix ans, il a fait la déclaration suivante : “Il semble qu’il ait déjà un pressentiment de ce qui doit être, de ce que va être l’acteur actuel, ou du moins l’acteur des théâtres populaires.
Vilar affirme que la fixation du comédien sur la question du public a parfois perturbé leur compréhension. Parce que l’instauration d’un théâtre populaire a permis de cristalliser des débats tendus en violence pure et simple. Le Parti communiste, Jean-Paul Sartre et les brechtiens du journal Théâtre populaire n’épargnent pas moins Jean Vilar que le public parisien de droite qui se rend aux représentations en banlieue.
Alors qu’il manifeste publiquement son soutien à ses troupes, Gérard Philipe s’impatiente et s’empresse de s’adresser davantage au grand public. L’acteur culte Gérard Philipe a régné sur les années 50. Qu’il s’exprime à Paris, à Moscou, à Pékin ou dans un Japon encore sous le choc des bombardements d’Hiroshima et de Nagasaki, il a suscité la même passion.
Seuls les futurs réalisateurs de la Nouvelle Vague étaient durs dans leurs critiques à son égard ; ils embrassent rapidement un jeune acteur, Jean-Paul Belmondo, dont ils exploitent l’approche moqueuse et désabusée pour préfigurer une modernité glaciale. La perspective d’une nouvelle bataille généralisée plane sur la génération de Gérard Philipe pendant la guerre froide, les conflits de Corée, d’Indochine, d’Algérie et l’incident du canal de Suez.
Philipe avait vingt ans à l’époque. Il personnifiait les espoirs d’une génération de jeunes du monde entier qui aspiraient à un monde où la vertu prévaudrait et où la confusion serait bannie. Il a apporté sa passion, sa vulnérabilité et son élégance aux rôles de l’Idiot et de méchants plus sinistres. Cela, réalisa-t-il, serait la partie la plus difficile. Ses défauts et ses forces étaient évidents.
Chose sûre. Gérard Philipe, cependant, semblait se sentir obligé de conformer sa carrière et sa vie combative à la profondeur de pureté qu’il exhibait sur scène et qui apparaissait à ses contemporains comme son génie, comme s’il remplissait une sorte de mission de service public dans un époque si partagée entre le bien et le mal. Les photos d’Olivier Philippe, le fils de Gérard Philipe, prises après sa mort n’en sont pas moins touchantes car elles montrent le lien particulier qui unit un père et son fils.