Béligh Nabli Origine Parents – Le professeur Béligh Nabli exerce à la fois de l’enseignement et de la recherche dans le domaine du droit public. En tant que directeur de recherche à l’IRIS, il enquête et écrit sur des questions de droit, de gouvernement et de politique. En tant que directeur de l’Observatoire des changements politiques du monde arabe, il se concentre depuis 2011 sur le « réveil arabe » et les phénomènes connexes.
En 2013, il signe : Comprendre le monde arabe, Paris, Armand Colin. Il a fréquenté l’Université Paris I Panthéon-Sorbonne et a obtenu respectivement un DEA et un DESS. Il est également diplômé de l’Institut des hautes études internationales de l’Université Paris II Panthéon-Assas. Il a terminé son doctorat en droit à l’Institut universitaire européen de Florence. Le sujet de sa thèse était « L’exercice des fonctions d’un État membre de la Communauté européenne » (Dalloz, 2007).
Il enseigne actuellement le droit constitutionnel, le droit européen et le droit international à Sciences Po Paris et à l’IRIS Sup’, ainsi qu’à la Faculté de droit de l’UPEC. Le journaliste/réalisateur Nadir Dendoune présente son dernier livre, “Nos rêves des pauvres”, publié par JC Lattès, pour signature.
Un récit à la première personne d’un problème social rarement abordé dans le débat politique dominant. Nabli Beligh : Le thème de la pauvreté, abordé dans votre livre, est de plus en plus ignoré dans le discours politique. Vous ne voulez peut-être pas faire un discours pessimiste, mais vous pensez quand même que cette question devrait être au centre du discours démocratique.
Qu’en pensez-vous ? Dendoune Nadir. Il est vrai que le terme « pauvre » est devenu obsolète. En raison de leur absence flagrante du discours public, nous aurions pu conclure qu’ils ont cessé d’exister. De nos jours, nous n’en voyons ou n’entendons pratiquement pas parler dans les médias tels que la télévision et le cinéma.
Ou dans une simplification extrême. Les gens qui sont pauvres sont stéréotypés comme étant gros, ivres, défoncés, léthargiques, profiteurs du système, etc. Être pauvre est désormais presque stigmatisé socialement. Nous devrions donc abandonner cette méthode de présentation. Et puis on essaie de les convaincre que les classes sociales n’existent pas, mais un simple regard sur le « visage » de l’aristocratie française devrait suffire à détromper quiconque de cette idée.
En France, les plus riches sont tous issus du même milieu socio-économique. Un groupe de résidents de la classe supérieure qui refusent de se mêler. Mon attachement et ma fierté envers ma culture modeste sont forts. Elle m’a beaucoup aidé. J’ai été élevé en mettant l’accent sur la communauté et l’entraide. Il y a des moments où j’ai envie de crier : « Vive les pauvres ! » Messaouda, la maman de Nadir Dendoune, cuisine dans leur maison de l’Île-Saint-Denis, dans le quartier Maurice Thorez. Avec l’autorisation des éditions JC Lattès, photo de Jérôme Bonnet.
Vos parents sont également honorés dans ce livre. Pouvez-vous les nommer ?
En 1950, mon père visitait le quartier parisien de Saint-Ouen pour passer du temps avec son frère qui y était déjà depuis deux ans. Mais Mohand Dendoune n’a pas « immigré » ; L’Algérie, c’est la France, il quitte donc son village kabyle comme un Basque aurait quitté Biarritz et est arrivé à Marseille en bateau, sans visa mais déterminé à travailler dur mains.
En 1960, ma mère, Messaouda, a emmené ses quatre filles et a emménagé avec lui. Elle a 25 ans. Ils passent les neuf années suivantes entassés dans une pièce de 9 m2 où ils mangent, urinent et dorment avant d’emménager dans leur nouveau HLM au domaine Maurice Thorez à l’Île-Saint-Denis en 1969.
Ma mère n’est pas encore partie. Mes parents n’ont pas eu la chance d’aller à l’université à cause des « bienfaits » de la colonisation. En raison du poids de leur analphabétisme, ils démolirent les murs lorsqu’ils arrivèrent enfin en France. Ils ont fait un travail remarquable en s’occupant de leurs neuf enfants, tous nés en France mais élevés dans des HLM éloignés des quartiers aisés de Neuilly-sur-Seine.
Mes parents comptent parmi les plus grands héros du pays. Je me demandais ce que vous pensiez de la conversation selon laquelle les parents des communautés à faible revenu sont responsables du mauvais comportement de leurs enfants. C’est une façon courante de parler, surtout parmi les personnes qui n’ont jamais quitté leur communauté et parmi certaines personnes à faible revenu. C’est totalement irréaliste.
De nombreux enfants qui « allaient mal » avaient des parents toujours à leur écoute. Plus important encore, en évitant complètement le problème sociétal, ce style de rhétorique permet à la société de s’absoudre de toute responsabilité et de rejeter la faute directement sur les épaules des parents.
Avec le soutien d’une ou plusieurs nounous, j’ai du mal à croire qu’il soit si difficile d’empêcher son fils de s’installer dans les gratte-ciel chics de Neuilly-sur-Seine. Les nounous étrangères sont une ressource courante dont la bourgeoisie est ravie de profiter, avec ou sans papiers. Vous dénoncez le « blocage géographique » qui existe dans votre ville. Le transport est-il vraiment le seul problème ?
Pas question, il doit aussi y avoir un obstacle mental. Même s’il ne faut que dix minutes pour se rendre depuis l’Île-Saint-Denis aux Halles au coeur de Paris, c’est long pour nous, citadins. Quitter notre quartier nous a obligé à nous serrer les coudes car nous nous sentions si éloignés de tout ce qui se passait dans la ville.
Aucun regard critique n’a été envoyé dans cette direction. Quand nous sommes arrivés à Paris, ce n’était pas le cas. Ceux qui n’ont pas grandi en ville ne comprennent pas non plus le pouvoir des bars HLM ; au moment où nous en avons fini avec eux, nous avions perdu tout espoir. J’ai toujours eu l’impression que je ne valais pas grand-chose. Le manque d’espoir et un avenir sombre contribuent largement à la violence communautaire.
La vie urbaine, c’est comme être enfermé dans une cage transparente. Les limites sont si profondément gravées dans le pavé qu’on se sent coupé du reste de la société. Toute « civilisation » s’arrête là. Le candidat potentiel n’est pas l’incarnation de l’extrême droite, ou du moins pas exclusivement. En tant que véritable descendant du système politico-médiatique que les néo-réactionnaires exploitent depuis près de trois décennies, il est un parfait exemple de ses effets.
Beligh Nabli, chercheur, affirme que l’assaut réussi du gouvernement tunisien contre les salafistes est largement attribuable à la détermination du pays à empêcher la prise de contrôle violente du pays. Directeur de recherche à l’Iris, un groupe de réflexion sur les relations internationales, Beligh Nabli s’intéresse à ce qui se passe dans le monde arabe.
C’est un voyageur expérimenté en Tunisie, pour y être allé plusieurs fois ces dernières années. Direction : Sud-Ouest. Les actions de ce week-end creusent-elles encore davantage le fossé entre Ennahda, les islamistes modérés au pouvoir, et Ansar al-Sharia, les salafistes ? Désolé, Nabli. Le mouvement islamique est plus divisé qu’il ne l’a jamais été. Les combats les ont forcés à penser et à agir en dehors de leur contexte habituel.
Alors que les salafistes prônent une interprétation stricte de l’islam, Ennahda représente une vision pragmatique plus modérée de la conservation du pouvoir. Les blessures subies par les militaires au Mont Chaambi ont récemment marqué un tournant (NDLR : mines artisanales allumées par les salafistes). La police s’est regroupée pour faire pression pour obtenir un soutien indéfectible de la part du public et de l’administration.
L’autorité de l’État s’appuie sur la cohésion de la nation. Ce week-end, les salafistes ont mis à l’épreuve la détermination du gouvernement. Le choix de tenir la réunion à Kairouan les a mis en colère. Deux individus se démarquent des autres. Il s’agit du noyau et de la minorité, constituée de djihadistes vaincus d’Irak et de Syrie. Ce serait une erreur de négliger les contributions des Tunisiens à AQMI et au jihad mondial au Maghreb.
En janvier, par exemple, un commando comprenant de nombreux Tunisiens a attaqué le champ gazier d’In Amenas, en Algérie. Il y a probablement beaucoup de méchants et de condamnés oubliés qui se cachent ici. Cette rébellion a été déclenchée par la désillusion face à l’échec de la révolution à améliorer les conditions de vie de la population. Les zones sous-développées à l’ouest de Tunis offrent des conditions idéales pour la croissance du mouvement salafiste.
Le gouvernement a de quoi s’inquiéter, n’est-ce pas ?
L’histoire commune de la région du Maghreb avec la guerre civile algérienne jette une ombre longue. L’absence de violence politique antérieure en Tunisie rend cette situation encore plus effrayante. Avant l’ère de la liberté, il n’y avait jamais eu d’assassinat de l’ampleur de celui de Chokri Belad (NDLR : le leader de gauche tué à Tunis en février).
Chaque acte de violence a des conséquences considérables sur notre culture et notre gouvernement. Cependant, à écouter ce que les salafistes eux-mêmes ont à dire, il apparaît clairement qu’ils ne poussent pas à une escalade majeure de la violence. Ils espèrent amuser un public croissant d’adoptés. Le mouvement salafiste algérien a échoué et s’est éloigné de la société civile, c’est pourquoi il est également réaliste à sa manière.
De plus, avant les combats de dimanche, les dirigeants d’Ansar al-Sharia ont publiquement annulé leur congrès, comme s’ils discutaient d’une sortie pacifique de la crise. Les factions islamistes ont pu s’armer à la suite des événements entourant le renversement de Kadhafi en Libye. Cela est particulièrement vrai dans les régions où l’armée et la police n’exercent pas une autorité complète.
Cependant, à ce jour, il n’existe aucune preuve concrète que les salafistes visent à déclencher un chaos généralisé dans tout le pays. Naturellement, nous ne pouvons rien garantir à l’avenir. Même si l’État a été particulièrement mauvais ces derniers temps, il est évident que de nombreuses opportunités se sont présentées aux locataires de violences aveugles. À l’exception de l’attaque contre l’ambassade américaine en septembre, elles n’ont pas été prises.
Jusqu’à présent, les djihadistes en Tunisie ont principalement ciblé des intérêts étrangers. Le professeur Béligh Nabli effectue des recherches et donne des cours de droit public. En tant que directeur de l’institut, ses intérêts de recherche se situent à l’intersection de la politique, des institutions et du droit.
Il s’est préoccupé du « réveil arabe » et des événements connexes en tant que directeur de l’Observatoire des changements politiques dans le monde arabe.depuis 2011. Année de signature : 2013 ; titre du livre : Comprendre le monde arabe ; nom et lieu de l’auteur : Paris ; Armand Colin.
L’Université Paris 1 Panthéon-Sorbonne lui a décerné un DEA et un DESS. En plus de son diplôme de premier cycle de l’Université Paris II Panthéon-Assas, il a obtenu un diplôme d’études supérieures du prestigieux Institut des Hautes Etudes Internationales (IHEI).
Béligh Nabli, auteur de « La République identitaire », n’est pas du tout d’accord. En utilisant une grille de lecture anti-républicaine et évocatrice de l’idéologie communautaire que nous sommes censés combattre, il affirme que ceux d’extrême droite comme d’extrême gauche contribuent à « l’identitarisation » de la société.