Affaire Om Valenciennes – Après que l’Olympique de Marseille ait battu l’US Valenciennes-Anzin 1-0 lors du match de championnat de première division le 20 mai 1993, un scandale de corruption connu sous le nom d’incident VA-OM a éclaté dans le football français. Les joueurs de Valenciennes ont affirmé que l’équipe rivale avait envoyé des représentants pour leur offrir de l’argent pour se détendre pendant le match.
Ces nouveaux détails
Le Club du Nord a signalé une tentative de corruption le 22 mai 1993. Le défenseur de Valenciennes Jacques Glassmann a déclaré à son entraîneur Boro Primorac à la mi-temps du match du 20 mai contre Marseille que son ancien coéquipier et actuel marseillais Jean-Jacques Eydelie et le directeur général de Marseille Jean-Pierre Bernès l’avait appelé la veille du match.
Bernès a soudoyé Glassmann, ainsi que deux autres joueurs valenciens et anciens coéquipiers d’Eydelie, Jorge Burruchaga et Christophe Robert, avec de l’argent pour “y aller doucement” pendant le match. Dès que Christophe Robert a raccroché au téléphone avec les Marseillais ce soir-là, il a dépêché son épouse sur le parking du Novotel, où logeaient le couple, pour récupérer le paiement. Eydelie lui tend un épais paquet bourré de papiers.
Dans un premier temps, cela aura
Le 8 juin 1993, la LNF, alors dirigée par Nol Le Gratt, porte plainte contre X, déclenchant une information judiciaire d’Éric de Montgolfier, procureur de la République de Valenciennes. Le 23 juin au matin, le président de l’OM, Bernard Tapie, a demandé à rencontrer le procureur sans savoir que quelques heures plus tôt, Primorac avait déclaré à Éric de Montgolfier que Tapie avait tenté de suborner son témoignage du 17 juin, que Christophe Robert avait avoué et qu’une enveloppe contenant 250 000 francs (environ 38 000 euros) avait été découverte dans le jardin de la maison de sa belle-mère.
Le Sunday Journal n’a pas perdu de temps pour publier ces « énormes » nouvelles en première page. Le 27 juin, Eydelie entre dans le bureau du juge Bernard Beffy. Il a été placé en garde à vue sans délai et hébergé à la maison d’arrêt de Valenciennes. Le 30 juin, un juge procédera à une perquisition au siège de l’OM, au cours de laquelle il procédera à des recoupements de différents éléments (types d’enveloppes et d’agrafes, numéros de billets, etc).
Le 7 juillet, Jean-Pierre Bernès, Jean-Jacques Eydelie, Jorge Burruchaga et Christophe Robert ont été mis en examen pour « corruption passive » et l’épouse de ce dernier a été mise en examen pour « complicité de corruption passive » par le juge d’instruction du dossier, Bernard Beffy. La polémique VA/OM reste à ce jour le plus gros scandale du football français. Dans le championnat professionnel, Jacques Glassmann, défenseur de Valenciennes, a dénoncé une affaire de corruption de joueurs.
Les informations ayant conduit à l’affaire VA/OM remontent à un match joué le 20 mai 1993, comme détaillé ci-dessous par Alain Vernon, éminent reporter de France TV Sport. Avec une victoire à Valenciennes le 20 mai 1993, l’Olympique de Marseille de Bernard Tapie aurait décroché le titre de Division 1 française. L’OM pourrait ainsi se rendre en toute confiance à Munich pour la nouvelle finale de Coupe d’Europe des Clubs Champions face à l’AC Milan quelques jours plus tard.
Valenciennes, de son côté, ne peut pas se permettre de perdre s’il veut conserver sa place parmi l’élite. Jacques Glassmann ne se doute pas que ce match va provoquer une telle frénésie médiatique et sportive lorsqu’il monte la veille dans le bus qui le transportera au green des nordistes à l’Hôtel du Lac de Condé-sur-Escaut dans la banlieue de Valenciennes. le jeu.
Deux de ses collègues, Christophe Robert (qui a joué à Nantes et à Monaco) et Jorge Burruchaga (qui a remporté la Coupe du Monde 1986 avec l’Argentine de Maradona), l’ont appelé dans leur chambre après le dîner d’équipe vers 9 heures. Ils attendent un appel de l’ancien coéquipier et défenseur de Glassmann chez les Marseillais, Jean-Jacques Eydelie. Jacques Glassmann ne voit aucune ambiguïté dans les propos d’Eydelie.
L’OM a décidé de “y aller doucement” avec trois joueurs valenciennois pour le match du lendemain : Robert-Burruchaga-Glassmann. Plus tard, le directeur adjoint de l’OM, beaucoup plus agressif, Jean-Pierre Bernès, propose au téléphone à Robert et Burruchaga 200 000 francs (environ 30 000 euros), et ils sont prêts à accepter. Jacques Glassmann n’arrive pas à croire qu’ils envisagent quelque chose d’aussi sale.
Est-ce pour autant la première fois que l’OM tente une telle démarche ? Cela fait déjà un moment que cette spéculation circule autour du championnat de France. Personne ne s’est jamais prononcé contre ces pratiques auparavant. Choquant par l’audace des Marseillais, Jacques Glasmann rend son appel quotidien à sa compagne Audrey. Même s’il lui propose 200’000 francs suisses, il ne reculera pas demain soir face à l’OM.
Cette nuit-là, Jacques Glassmann ne se repose pas beaucoup. Il a passé sa vie professionnelle à Mulhouse et à Strasbourg, il comprend donc la gravité du problème mais n’est pas sûr de l’ampleur de sa souffrance. Il tente d’avertir son entraîneur Boro Primorac, mais personne ne semble voir la menace imminente.
Le match VA/OM a eu lieu le jeudi 20 mai 1993
Que Christophe Robert fas’est blessé et a quitté ses coéquipiers si brusquement après que le premier but des Marseillais de l’attaquant croate Alen Boksic soit inconnu. Valenciennes a bien besoin d’une victoire, mais l’OM s’impose 1-0. Robert n’a presque pas joué, Burruchaga n’a pas été présent et les efforts de Glassmann ont été vains. Cependant, la direction de l’US Valenciennes, visiblement frustrée par cette défaite, a choisi de soulever des objections techniques sur le match à la mi-temps.
Jacques Glassmann, sans citer de noms, a lancé un premier avertissement aux journalistes présents dans les vestiaires du stade Nungesser concernant la corruption envisagée. Après tout, la plupart des journalistes n’y verront qu’une réaction de ressentiment suite à la défaite des Nordistes à six jours de la finale européenne de l’OM.
Journée, 21 mai. Les rédactions parisiennes ont pris connaissance des affirmations de Glassmann, mais sa remarque de la veille à Olivier Rey, ami de Bernard Tapie, est introuvable. La prochaine fois que j’ai revu Glassmann, je lui ai redemandé et nous avons donné rendez-vous dans un parc de Valenciennes. Son désir de dénoncer les corrompus reste fort. Ses aveux ont été filmés lors du JT de 20 heures sur France 2, le samedi 22 mai.
Il portait un sweat-shirt blanc et ses cheveux longs étaient tirés en arrière de son visage. Combien j’ai refusé ! Déclaration si choquante que l’AFP l’a récupérée à 20h40. Le lendemain, dans la production Stage 2 de Patrick Chêne, nous avons rediffusé son témoignage incriminant.
Cette nuit-là, le scandale VA-OM atteint son paroxysme
Même si l’OM a battu le Milan de Berlusconi le 26 mai pour remporter la Coupe des clubs champions européens, la polémique VA-OM (rebaptisée plus tard l’incident Glassmann) est toujours bien vivante. Eric de Montgolfier, future célébrité médiatique, a ouvert une information judiciaire après que la Ligue professionnelle, alors dirigée par Nol Le Grat, a porté plainte contre X. L’enquête est dirigée par le juge Bernard Beffy, tandis que c’est de Montgolfier qui agite le cocotier.
L’absence de corruption dans le système judiciaire est telle que Bernard Tapie lui-même souhaite rencontrer ce procureur provincial. Tapie va trop loin en essayant de soudoyer l’entraîneur de Valenciennes, Boro Primorac, pour qu’il se taise. Les gendarmes ont alors découvert les biens mal acquis dans le jardin périgourdin de la belle-famille de Christophe Robert.
Par ailleurs, Jean-Jacques Eydelie a offert une paire de billets à l’épouse de Christophe Robert la veille du match d’humiliation sur le parking du Novotel de Valenciennes ; ces billets sont identiques à ceux du siège de l’OM. Nous sommes maintenant bien dans un roman inquiétant. C’est pourtant une terrible vérité que toute la France est en train d’apprendre.
Bernès, Eydelie, Robert et Burruchaga ont tous été inculpés de corruption passive le 7 juillet suite à leurs aveux. L’OM est banni des compétitions européennes par l’UEFA le 6 septembre 1993 et les Marseillais perdent donc leur titre de champion de France. Tapie, qui se montre toujours à la hauteur pour son équipe, ment jour après jour pour défendre Jacques Mellick. Le 10 février 1994 également, il a été inculpé.
L’Olympique de Marseille, qui occupait la deuxième place de la Division 1, a été rétrogradé ce jour-là, le 22 avril. Le procès sur l’incident VA-OM a eu lieu en mars 1995. Tapie purgera un an de prison à partir de février 1997, premièrement. à La Santé puis à Luynes. Il pourra bénéficier d’une libération conditionnelle le 25 juillet. Bernès a été condamné à deux ans de prison avec sursis, Eydelie à un an avec sursis, tandis que Robert et Burruchaga ont été condamnés à six mois de prison avec sursis.
Pour avoir dit la vérité et tenu tête à Bernard Tapie, l’intouchable chéri de Mitterrandie, Jacques Glassmann a été mis de côté par le milieu du football. Seul l’exil à la Réunion peut le sauver des violences verbales et physiques. Il a pu réintégrer le football français grâce au contact de l’UNFP (Union Nationale des Footballeurs Professionnels).
Et a pu reconquérir son honneur. Les médias ont été plus dynamisés par le scandale VA-OM que par la guerre du Golfe ou le scandale Grégory. Le football français ne sera plus jamais le même après le scandale de corruption. Comment et quand ce système d’un seul homme aurait-il pris fin sans le courage de Jacques Glassmann et la persévérance acharnée de sa partenaire Audrey ?
Presque aucun effort n’a été requis. Un appel est reçu d’un motel de la périphérie de Valenciennes, juste à côté de l’autoroute. L’accusation de la personne sans importance. Une lettre perdue dans la banlieue de Périgueux… Et tout s’écroule : le directeur général du club Jean-Pierre Bernès est mis en examen, accusé par l’un de ses propres joueurs ; des stars quittent une équipe au bord du désastre financier et interdites de compétitions internationales ; Bernard Tapie, si fascinant, si puissant, doit se battre sur les trois fronts qui ont fait sa force : l’argent, le sport et la politique. L’une des premières tâches du ministère de la Justice est l’éducation des médias ; le Président de la République fait une promesse puis la retire ; les pieds d’un ancien ministre restent coincés dans les aiguilles de sa montre…